Dr. Pierre Cohen
Chirurgien orthopédiste à Paris

Prothèse de hanche à Paris

Informations concernant
LES PROTHESES TOTALES DE HANCHE (PTH)
(Prendre sa décision, guide pratique)

Vous souffrez de la hanche, et le chirurgien consulté vous a proposé le remplacement de votre articulation par une prothèse totale. Afin de prendre la décision de vous faire opérer en toute connaissance, vous devez être informé(e) des risques encourus et des suites normalement prévisibles de l’intervention.

Pourquoi une prothèse totale de hanche est-elle nécessaire ?

Qu’est-ce que la hanche ?

La hanche, ou articulation coxo-fémorale, est l’articulation qui relie le bassin (= os coxal) au fémur (os de la cuisse). Elle supporte le poids du corps et est essentielle au bon déroulement de la marche. 

Dans quelles maladies met-on en place une prothèse totale de hanche ?

L’atteinte de votre hanche peut avoir différentes origines :

  • L’arthrose est la cause la plus fréquente ; il s’agit d’une détérioration (usure) du cartilage, dont la vitesse d’évolution est très variable, et pour laquelle on ne retrouve pas toujours de cause (on parle alors d’arthrose primitive). Des facteurs familiaux peuvent favoriser la survenue de l’arthrose, de même que le mode de vie (âge, surcharge pondérale, activités professionnelles ou sportives intensives). 
  • Traumatique : le plus souvent une fracture du col du fémur
  • Les rhumatismes inflammatoires 
  • L’ostéonécrose : c’est une partie de la tête du fémur qui meurt en perdant sa vascularisation (équivalent d’un infarctus). 

Y-a-t-il une alternative à l’opération ?

L’atteinte du cartilage, qui peut aller jusqu’à mettre l’os à nu dans une forme majeure, s’accompagne de l’apparition de douleurs (de localisations et de caractéristiques très variables d’un cas à l’autre) avec souvent un enraidissement et une boiterie.

Si le traitement par les médicaments ne vous soulage plus, la mise en place d’une prothèse de hanche devient nécessaire.

En l’absence de traitement, les douleurs vont augmenter, la marche deviendra de plus en plus difficile et la mobilité peut se réduire. Cette raideur peut rendre le geste opératoire plus délicat et persister en partie après l’opération.

Quels examens pour l’opération ?

Le chirurgien vous a prescrit un bilan radiographique, plus rarement un scanner ou une IRM.

La radiographie est le plus souvent suffisante pour permettre un diagnostic sûr. 

Votre intervention

L’anesthésie ?

L’intervention est pratiquée sous anesthésie générale, ou anesthésie du bas du corps (rachianesthésie ou anesthésie péridurale). 

Comment se déroule l’opération ?

Dans un premier temps, l’articulation de la hanche est ouverte puis préparée pour accueillir la prothèse. La prothèse totale, composée de plusieurs pièces, remplace les deux parties de l’articulation, d’une part la tête et le col du fémur, d’autre part, la partie de l’articulation coté bassin (le cotyle).

Les pièces de la prothèse seront choisies pour reproduire l’architecture et le mouvement naturel de l’articulation.

La fixation de la prothèse à l’os se fait soit par un ciment acrylique (sorte de résine à prise rapide) soit par l’os luimême qui repousse dans toutes les anfractuosités de la prothèse et ainsi la stabilise. 

 

Les moyens d’accéder à l’articulation (= voies d’abord), la position pendant l’opération, les techniques de mise en place de la prothèse, le choix du type de prothèse, dépendent des habitudes du chirurgien et des caractéristiques du patient. Votre chirurgien est à votre disposition pour vous expliquer les choix qu’il juge le plus adaptés à votre situation.

Les évènements qui peuvent perturber le bon déroulement de votre intervention

Un acte chirurgical n’est JAMAIS un acte anodin. Quelles que soient les précautions prises, le « risque zéro » n’existe pas.

Lorsque vous décidez de vous faire opérer, vous devez en avoir conscience et mettre en balance les risques avec le bénéfice attendu d’une intervention (= balance bénéfice/risque).

Vous devez avoir conscience que vous prenez un risque pour améliorer votre condition de vie. Votre chirurgien est là pour accompagner votre choix, il est à votre disposition pour vous fournir toute l’information nécessaire avant l’intervention, vous assurer qu'il fera tout son possible pour réaliser le geste technique le plus parfait possible et qu'il prendra en charge les suites opératoires en association avec le médecin anesthésiste. Aussi inconfortable que cela puisse être pour vous, il peut, en cas d’événement imprévu, être amené à reporter, interrompre ou modifier votre intervention.

Votre anesthésiste veillera à prendre toutes les précautions pour adapter votre anesthésie et l’encadrement médical de vos suites opératoires à votre état de santé. Il est aussi important que vous compreniez l’importance du respect des consignes qui vous seront données : bilan préopératoire, adaptation de votre traitement, prévention des risques d’infection et de luxation. Le respect de ces consignes est indispensable pour assurer votre sécurité.

 

Complications pouvant survenir à distance de l’intervention :

Complications précoces

  • Hémorragies secondaires et hématomes qui n’entraînent que rarement une ré intervention. Parfois l’hématome comprime un nerf, entrainant une paralysie qui régresse souvent après son évacuation.
  • Infection de la région opérée (= infection du site opératoire)
  • La mise en place d’une prothèse de hanche favorise pendant quelques semaines la formation de caillots sanguins au niveau des veines des membres inférieurs (= thrombose veineuse ou phlébite). 
  • Une cicatrice boursouflée et gênante (chéloïde) peut se former en cas de prédisposition ou après une infection de la plaie.
  • Certaines cicatrices restent sensibles et il peut arriver que certaines zones autour de celles-ci aient perdues un peu de leur sensibilité.
  • Une inégalité de longueur peut exister avant l’intervention (les deux jambes n’ont pas toujours la même longueur) et n’est pas obligatoirement une complication après l’intervention. Le réglage millimétrique n’est pas possible.
  • La luxation de prothèse (l’articulation se déboite), est une complication possible surtout durant les six premières semaines postopératoires, période au cours de laquelle les ligaments doivent cicatriser et les muscles maintenant l’articulation en place, retrouver leur tonus. 

Complications tardives :

  • Usure : Au fil du temps, la prothèse s’use. Cette usure peut être bien tolérée, mais elle va s’aggraver avec le temps et l’activité.
  • Le descellement : L’usure peut parfois abimer l’os autour de la prothèse et altérer la fixation de celle-ci, aboutissant progressivement à son descellement. 

Remplacement de la Prothèse

Lorsqu’une prothèse se détériore, il faut en général la remplacer. Les modalités de ce remplacement (= reprise de prothèse de hanche) sont très variables, allant du plus simple au plus compliqué selon les cas. 

Suites habituelles et conditions de vie après une prothèse totale de hanche

Comment vit-on avec une prothèse de hanche ?

Dans la plupart des cas on vit normalement avec une prothèse totale de hanche, avec toutefois quelques précautions. Seule votre hanche a été remplacée, mais le reste de votre organisme est inchangé et vous devrez adapter votre activité à votre condition physique. Il faut le plus souvent plusieurs mois pour tirer tout le bénéfice de l’opération. Du fait du mauvais fonctionnement de votre hanche avant l’opération, vos muscles ont bien souvent fonctionné dans de mauvaises conditions plusieurs mois voire plusieurs années. Il leur faudra donc du temps pour reprendre leur force et leur souplesse.

La conduite automobile : Plusieurs études ont montré qu’après l’intervention, il est nécessaire d’attendre un, voire deux mois, pour retrouver les réflexes nécessaires à une conduite sûre. 

Le sport : Non seulement le sport n’est pas contre-indiqué mais, au contraire, la pratique d’un sport d’entretien adapté à votre état général vous sera bénéfique. 

Votre intervention en pratique

1) Préparation à l’intervention:

  • Les traitements médicaux :
    Si vous suivez un traitement médicamenteux, celui-ci doit être signalé à votre anesthésiste 
  • Les consignes préopératoires :
    o Respectez les consignes que vous a données votre anesthésiste.
    o N’oubliez pas d’apporter les examens qui ont été prescrits : examens sanguins, radiographies, examens dentaires et cardiaques.
    o Apportez aussi les appareillages qui vous ont été conseillés : béquilles, bas de contention, coussins de glace.

2) L’hospitalisation :

Au moment de votre admission, il faut signaler tout événement qui aurait pu arriver depuis votre dernière consultation 

Lors de votre hospitalisation, votre nom, l’intervention pour laquelle vous êtes hospitalisé(e), le côté de l’opération, vous seront demandés à de nombreuses reprises (certains chirurgiens appliquent sur la zone opérée ou à proximité une ou plusieurs marques avec un feutre dermographique).

Si vous ne les comprenez pas, n’hésitez pas à demander des explications. La durée de l’hospitalisation dépend de l’intervention pratiquée, des suites opératoires, de votre état général, mais aussi des conditions de votre retour à domicile.

3) Le retour à domicile :

Dès votre retour, contactez votre médecin traitant : l’établissement dans lequel vous avez été hospitalisé est un milieu médical très sécurisé, votre domicile est au contraire un univers moins protégé.

L’aide de votre médecin traitant doit accompagner cette transition. Remettez-lui les courriers de votre chirurgien et de votre anesthésiste s’il ne les a pas déjà reçus par la poste.

Trois points doivent être particulièrement surveillés :

- Cicatrice et fils

- Traitement médical

- Prévention des luxations
 

Ce qu’il ne faut surtout pas faire durant les 6 semaines suivant votre opération :

La rééducation :

  • Les habitudes varient selon les chirurgiens et les techniques utilisées. Elles sont adaptées à vos progrès lors de votre hospitalisation et à chaque cas.

Prévention des infections :

Une prothèse est un matériel inerte que vos défenses immunitaires ne peuvent protéger si une bactérie vient s’y fixer.

Questions souvent posées par les patients :

  • « Quelle va être la taille de ma cicatrice ? » : La taille de la cicatrice varie en fonction de nombreux facteurs : l'enraidissement, les gestes chirurgicaux antérieurs mais surtout la corpulence qui rend la hanche plus profonde. Elle varie de 8 à 15 centimètres mais peut aller jusqu'à 30 centimètres dans les cas difficiles.
  • « Ma jambe opérée est-elle plus longue que l’autre ? » : C’est une sensation relativement fréquente. Il s’agit souvent d’une fausse impression passagère liée au fait que la prothèse a corrigé l’usure ou une déformation de l’articulation. Tout le monde n’a pas les deux jambes exactement de la même longueur ! Le bassin et le dos compensent une différence de quelques millimètres et cette impression disparaît en quelques mois. Au-delà, une compensation par une talonnette peut s’avérer utile.
  • « Puis-je voyager ?» : Oui mais il est prudent d’attendre la sixième semaine. Prenez l’avis de votre chirurgien. 
  • « Est-ce que je risque de faire sonner les portiques détecteurs de métaux dans les aéroports ? » : Oui : Aucun document médical n’est conseillé par les services de sécurité des aéroports. La police de sécurité saura localiser votre prothèse par les détecteurs de métaux
  • « Puis-je reprendre le sport ? A partir de quand ? » : D’une façon générale, une pratique sportive adaptée à votre état général n’est pas contre indiquée mais, au contraire, vous sera bénéfique. 
  • « Devant quels signes dois-je m’inquiéter ? »
    o Une température élevée
    o Un gonflement et une rougeur ou un écoulement au niveau de la cicatrice
     

Ces informations proviennent du site de la Société Française de Chirurgie Orthopéque et Traumatologique (SOFCOT). 

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